FÉVRIER 2019
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Voile
par Louis Charbonneau
voileevasion@yahoo.ca www.voileevasion.qc.caUne vie passionnante!
Cinquante années d’école de voile et 80 ans
d’âge! il était temps de passer à autre chose!
L’énergie y était encore, le voilier avait des voiles
neuves, il était déjà à l’eau, tout prêt pour une
autre saison : gréé, moteur en forme, pompes de
cale, l’intérieur nettoyé à fond... Tout était
d’aplomb! il était à poste à la marina Gosselin de
Saint-paul-de-l’Île-aux-Noix.
D’autres ajustements avaient été faits quelques jours
précédant le départ pour le lac Champlain. À l’avant,
il y avait un petit quelque chose : ça prenait tel outil.
Il fallait revenir à l’arrière, descendre les marches
d'accès à la cabine, les enlever pour accéder aux cof-
fres d’outils. Le premier outil n’était pas le bon. Ça
y était, je l’avais trouvé; il fallait encore fouiller! Je
replaçais les marches et retour à l’avant. Oups!
J’avais oublié ce que j’avais à corriger. Bon… J’ai dû
le réparer! La journée s’est terminée… Je roulais sur
l’autoroute… Mon esprit voltigeait : c’était comme si
je me remémorais les quelques (?!) pépins subis du-
rant ces nombreuses années. Bon! Je les ai tous eus
ces embarras, je me suis toujours débrouillé : la fois
que… telle tempête…
Plus j’approchais de chez moi, plus les images se
précipitaient. Avais-je encore le goût de courir après
mes outils, de passer des nuits de tempête à veiller,
de me défendre des aléas qui arrivent à l’im-
promptu… La circulation était dense sur la 30, près
de La Prairie, j’avais besoin de toute mon attention,
mais… Louis! Tu adores ce que tu fais! C’est ta vie
depuis tout ce temps. Le sourire des gens qui ap-
prennent, les rencontres, la satisfaction… Un bref ar-
rêt au Woodlands Yacht-Club, là où ma grande
aventure débuta, à côté de ma résidence où j’habi-
tais, à Léry, au bord du lac Saint-Louis, en amont de
Montréal, avec ma jeune famille.
C’était l’époque des débuts de ma petite école de
voile avec le dériveur Lightning… Les images vire-
voltaient : inscription pour des sessions de deux
heures à la fois sur mon dériveur, le premier petit
quillard à quille rétractable, mon Grampion de 26 pi
au lac Champlain qui pouvait accueillir des sta-
giaires pour des sessions de WE et même d’une se-
maine, le
Roi-Soleil.
Un O’Day 37, un vrai quillard,
quatre à la fois. Des objectifs plus ambitieux : des
WE pour permettre aux initiés de découvrir si la
voile les intéressait. Lors du cours de base d’une se-
maine, les stagiaires apprenaient tout ce que repré-
sentait la vie de plaisancier de voile.
L’organisation de la bouffe, la vie à bord, le respect,
le
seamanship,
les manoeuvres, les bons termes au
fur et à mesure du séjour. Le travail d’équipe, faire
face à toute éventualité et aux imprévus, les élé-
ments de météo… le tout dans le plaisir. Et moi, faire
en sorte que mon approche leur permettrait d’ap-
prendre dans un climat de plaisir et de sécurité ver-
sus les exercices sur mon site. C’était ça que j’avais
vécu avec bonheur pendant 50 ans, mais…
Ma décision était prise! Je venais d’arriver à la mai-
son.
À l’époque, on achetait un dériveur, on fourbissait
ses armes , on gross i ssai t son embarcat ion.
Aujourd'hui, on s'achète de facto une embarcation
tout confort et tout électronique, etc.
Le voilier-école Roi-Soleil.