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• Volume 35 Numéro 2 23 Par : Sophie Dufresne Vice-Présidente, Service aux membres Instructeur de vol, classe 1 dufresnes@aviateurs.quebec Parlons formation, perfectionnement... et plan d’entraînement personnel! Vérification de compétences, mise à jour de compétences, f or ­ mation, programme d’auto f ormation, per f ectionnement sont tous des termes que le pilote est amené à aborder un jour ou l’autre. La pandémie aura eu ça de bon : rendre disponible tout plein de formations, en virtuel, peu importe où l’on se trouve sur la planète. Les associations, les écoles, et même Transports Canada se sont mis la main à la pâte pour rejoindre le plus grand nombre de pilotes pour offrir des formations ou du per- fectionnement. Ainsi donc est apparu du nouveau vocabulaire de formation: webinaire, Zoom, Google Meet, Skype, Messen ­ ger… Que ce soit pour rencontrer ses obligations légales du RAC ou pour se perfectionner, l’objectif demeure le même : la sécurité aérienne. Maintenant, même s’ils partagent tous le même ob- jectif, on doit avouer que quand on va chercher une formation par nous-mêmes, versus assister à une mise à jour obligatoire, notre approche peut-être un peu différente. Je dirais surtout que les minimums ne sont que ça : un minimum qui n’assure pas que nous soyons au maximum de notre ef f icacité et sur- tout au top de la sécurité. Nous évoluons dans un milieu qui n’est pas naturel à l’Homme. Si, lors d’une marche, on est fatigué : on s’assoit. Si pendant une course on a une crampe, on se repose. Si notre auto tombe en panne, on s’arrête. Mais si notre avion a un pépin ou si on rencontre un pépin en vol, comme de la mauvaise météo, nous n’avons pas le loisir de mettre sur pause. Il faut agir! Et c’est ce temps de réaction, cette préparation à tout événement, qui va assurer notre survie. On doit être prêt! Mais comment? Avec la formation. Celle que vous avez reçue initialement. Celle que vous continuez d’avoir. En lisant. Les rapports d’accidents, les aventures d’autres pilotes. En se perfectionnant. Via des we- binaires, des séminaires, des conférences ou via les milliers de vidéos d’entraînement disponibles. Tout est là pour vous. Même en pandémie. Ce qu’il faut ajouter, c’est la volonté de faire plus. En effet, si on s’en tient qu’au minimum du RAC et nous fai- sons, en tant que pilote privé, un séminaire de mise à jour aux 24 mois ainsi que les posés-décollés requis, on a la fausse im- pression qu’on est prêt. Mais on est tellement loin de là! Com- bien parmi vous avez un horaire d’entraînement personnel? Vous savez, celui où on se dit : tiens, ça fait longtemps que je suis allé pratiquer du vol lent et des décrochages? C’est quoi donc ma vitesse de plané? Ou encore : est-ce que c’est dans l’atterrissage de précaution qu’on doit réchauffer le carbura- teur aux 500 pieds ou est-ce dans l’atterrissage forcé? Vous venez de réaliser qu’il vous faut un plan! Un plan d’entraînement personnel. Oui oui, comme au gym. D’ailleurs vous vous ennuyez du gym, alors on va faire d’une pierre deux coups. Nous avons un des rares privilèges que de pouvoir piloter. Nous allons être à la hauteur et nous entraîner! Votre plan devrait être adapté à votre situation personnelle : volez-vous chaque semaine ? À chaque mois ? 3-4 fois par année ? Moins vous volez, plus les procédures sont loin et fa- cilement oubliées et moins les ré f lexes sont aiguisés. Vous vou- lez de l’aide pour rédiger un plan d’entraînement annuel ? Il y a tout plein d’instructeurs très quali f iés qui vont être contents de vous guider. Autant pour la rédaction que pour le dérouil ­ lage en vol. Je vous encourage même à voler avec un nouvel instructeur. Il a peut-être un truc ou deux que vous ne connais- siez pas qui va rendre le tout encore plus intéressant. Pourquoi ne pas en pro f iter pour ajouter une corde à votre arc ? Avez- vous essayé la roue de queue ? Le pilotage en montagne ? Les f lottes ? Tous de bonnes manières d’ouvrir vos horizons et d’en apprendre plus. Ça garde vos ré f lexes aiguisés et complémente votre bagage de pilote. Pensez à inclure dans votre plan d’entraînement de la lecture : on dépoussière notre POH ! Tiens je vous donne déjà un devoir : aller donc voir si votre POH permet de tourner l’hélice d’un avion à la main. Dans les lectures papier, il y a les magasines d’aviation qui demeurent : L’aviateur et Aviation pour le Qué- bec. En ligne, en plus du site de Transports Canada où vous pourrez y trouver tous les changements, le RAC et les exemptions en temps de covid-19 www.tc.gc.ca, vous avez des infolettres des associations locales et provinciale, les documents et documen- taires en lignes www.aviateurs.quebec les rapports d’accident du BST www.tsb.gc.ca, le site www.piloteaverti.ca pour ne nommer que ceux-là. Évidemment ceux en anglais, dont le très bon www.boldmethod.com qui nous vient de nos voisins du sud. Joignez une association ! Que ce soit local (il y en a plus d’une trentaine au Québec), provincial (Aviateurs Québec) ou natio- nal (COPA), appartenir à un groupe est non seulement un en- richissement à la vie de pilote, mais une bonne manière de demeurer actif dans le milieu quand on vole moins. Bref, mes amis, demeurez actifs, vigilants et à la hauteur des privilèges d’être pilote. Ensemble nous rendrons ce ciel encore plus sécuritaire !

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