JANVIER / FÉVRIER 2019
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Texte et photos : Richard Saint-George
GUIDE DE RÉFÉRENCE
Luscombe 8A et plus
Superbe biplace tout métal, ce vintage est un avion
s'adressant aux initiés. Cent trente-six exemplaires sont
immatriculés au Canada, dont 9 au Québec. Sur le nom-
bre, et toutes séries confondues, on répertorie plusieurs
machines exemptes de certificat de navigabilité valide
tandis que d'autres volent sous certificat spécial main-
tenance par le propriétaire.
Quelque 6000 exemplaires de ce semi-voltigeur à train clas-
sique et freins à tambour ont été construits. Le Luscombe,
même s'il peut se révéler passionnant et de surcroît écono-
mique, n'est toutefois pas surpuissant (65 ch pour le
Model 8A
). Au décollage et à l'atterrissage, son pilotage
paraît pointu !
Genèse et évolution
Dérivé du Phantom et du Luscombe 4, le Luscombe 8 est dé-
veloppé par la Luscombe Aircraft Engineering Company.
Fondée par Don Luscombe, dans les années 1930, l'entre-
prise connaît des débuts modestes. Après cinq ans de balbu-
tiements, les ingénieurs ressortent de leurs cartons les plans
d'un biplace léger. Celui-ci est conçu pour être motorisé par
un Continental A-50 (50 ch) – un tout nouveau moteur
à l'époque. Malheureusement, la production du quatre-
cylindres s'éternise. Les délais s'allongent. Conséquemment,
le lancement du Luscombe 8 – ou
Model 50
– est finalement
ajourné. Ce n'est finalement qu'en 1938 que l'appareil reçoit
sa certification. Dès lors, les ventes s'envolent. Les listes d'at-
tente s'allongent car les particuliers et les écoles de pilotage
jettent leur dévolu sur cet outil endurant et économique.
Pendant la guerre, l'avionneur reçoit un quota d'aluminium
lui permettant de poursuivre ses opérations. À la fin du
conflit, l'aile entoilée devient tout métal. Moins populaire
que les Piper Cub et Super Cub, moins connu que les braves
Aeronca Chief et Champion, et moins cher que les
Cessna 140, le solide Luscombe 8A (sorti en 1946) repré-
sente un bon compromis fiabilité-budget. Les versions sub-
séquentes (8B, 8C, 8D, 8E et 8F) demeurent très semblables,
se différenciant principalement par leurs motorisations, de
petites améliorations techniques et quelques bonifications
cosmétiques. Avant la fermeture de l'usine, en 1949, pour
défaut de solvabilité, cet avion permettait de devenir pro-
priétaire d'un coucou sans se ruiner. Un aéronef
anti-divorce
,
en somme.
Devinettes sur le Luscombe 8 et dérivés
a) Peut-on équiper cet avion de flotteurs et/ou de skis ?
b) En pourcentage, combien de Luscombe détiennent un certificat de navigabilité spécial
Maintenance par le propriétaire
?
c) A-t-on déjà utilisé cet aéronef pour faire de l'épandage agricole ?
Réponses :
a) oui (les 2)
b) environ 15 pour cent
c) oui (modèle, en tandem, T8F)