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MAGAZINE AIR V35N3

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Emjeux

Retour sur le congrès 2019

Par André Allard

Le discours du ministre

Le discours du ministre des Transports du Québec, M. François

Bonnardel, était très attendu, puisqu’il s’agissait de sa première

présence officielle à l’AQTA depuis sa nomination.

L’une des craintes qu’avaient les membres était de voir le mi-

nistre prendre ses distances par rapport au travail effectué

par le gouvernement précédent et de faire table rase des

conclusions et recommandations qui avaient fait l’objet d’en-

gagements dans la foulée du Sommet de Lévis sur le trans-

port aérien régional en février 2018. Or, M. Bonnardel a

choisi de laisser de côté la partisanerie politique en mainte-

nant toutes les mesures mises en place par le précédent gou-

vernement pour soutenir le transport aérien régional. C’est

une excellente nouvelle!

Ainsi, le Programme d’aide aux infrastructures aéropor-

tuaires a déjà traité les premières demandes et plusieurs au-

tres suivront. Le Programme de réduction des tarifs donne

déjà de bons résultats dans toutes les régions où il s’applique

et il faut maintenant en faire la promotion.

Le ministre Bonnardel a également annoncé qu’une première

réunion du Comité national permanent sur le transport aérien

régional se tiendrait sous peu. Ne reste plus qu’à connaître les

modalités du Programme d’aide aux dessertes aériennes régio-

nales pour ainsi compléter l’application des mesures les plus

importantes annoncées après le Sommet de Lévis.

La reconnaissance de la formation

L’un des points importants soulevés lors du dernier congrès

est la reconnaissance par Transports Canada (TC) de la for-

mation acquise à l’extérieur du Canada.

Celui qui a soulevé cette question fort pertinente est le directeur

maintenance et certification au sein du conseil d’administration

de l’AQTA et vice-président aux opérations de Premier Aviation

Québec, M. Jean-Pierre Bastien. Celui-ci expliquait que pour la

délivrance d’une licence de mécanicien, TC ne reconnaît pas la

formation et l’expérience acquises hors Canada. Pourtant,

lorsqu’une compagnie aérienne canadienne confie l’entretien de

ses appareils à une entreprise basée à l’étranger, les organisa-

tions de maintenance (MRO) concernées ne sont soumises

qu’aux normes du pays où elles sont situées. Ainsi, des mécani-

ciens travaillant pour des MRO certifiées au Brésil, en Chine, au

Japon ou n’importe où dans le monde sont autorisés à signer les

carnets d’entretien d’un aéronef immatriculé au Canada. Par ex-

tension, une MRO québécoise désirant embaucher de la main-

d’œuvre étrangère qualifiée pour combler ses besoins voit ces

mécaniciens, auparavant autorisés à signer les carnets d’entre-

tien d’aéronefs alors qu’ils travaillaient à l’extérieur du Canada,

se faire refuser à faire la même chose lorsqu’ils acceptent un em-

ploi dans une MRO ici au Canada, car TC ne reconnaît pas leur

formation professionnelle. Ces mécaniciens d’expérience doi-

vent recommencer au bas de l’échelle, alors qu’en vertu des rè-

gles canadiennes d’immigration, l’employeur doit verser à ces

mécaniciens le même salaire qu’un mécanicien certifié.

Interpellé à ce sujet, le directeur général délégué de

l’Aviation civile de Transports Canada, M. François Collins,

a mentionné qu’il prenait note de la revendication des en-

treprises de maintenance et qu’il verrait comment la re-

connaissance des acquis et de la formation à l’étranger

pourrait être améliorée. Après le congrès, M. Collins a fait

parvenir une lettre au président-directeur général de

l’AQTA, M. Jean-Marc Dufour, dans laquelle il disait avoir

pris acte de cet obstacle et des autres demandes formu-

lées dans le cadre du congrès 2019. Ladite lettre dégageait

d’ailleurs un esprit de collaboration étroite avec l’AQTA et

place Transports Canada comme étant un partenaire sen-

sible aux problèmes les plus importants de l’industrie et

surtout à la recherche de solutions.