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MARS / AVRIL 2019

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ENJEUX

La dernière année a été particulièrement difficile au

niveau relations de l’industrie avec Transports Canada.

La longue et frustrante saga de la révision des règle-

ments sur les temps de vol et de service a abouti à une

conclusion extrêmement décevante et décourageante

avec la publication du règlement dans la Gazette du

Canada, partie II. L’industrie avait presque unanimement

déclaré que cet ensemble de réglementations proposé

était extrêmement coûteux et complexe à mettre en œu-

vre et nuirait gravement à la qualité des services aériens

offerts au Canada, entraînant une menace accrue pour la

sécurité.

Les membres du caucus gouvernemental ont également

exprimé à maintes reprises ces mêmes préoccupations. Ils

souhaitaient, comme nous, apporter des modifications aux

réglementations existantes qui auraient un impact moins

brutal sur les coûts et le niveau de service des Canadiens,

en particulier ceux des régions nordiques, autochtones et

éloignées.

L'ATAC et la plupart des autres intervenants de l'industrie ont

été consternés par le fait que nos préoccupations sérieuses

et sans cesse répétées depuis plusieurs années n’ont eu

qu’une considération sommaire. La mise en œuvre laborieuse

de la nouvelle réglementation démontre déjà amplement que

notre contribution aurait dû être dûment prise en compte.

Plutôt que de faire preuve d’impartialité dans ses décisions

de politiques réglementaires, le ministre a choisi de se faire

accompagner par une partie militante en faveur de ce règle-

ment. De toute évidence, aucun transporteur aérien canadien

n’aurait publiquement endossé cette réglementation terrible-

ment défectueuse. Mais pourquoi créer un affront invitant la

partie opposée?

Ce grave faux pas consistant à désigner les transporteurs

comme des partenaires peu coopératifs n’est pas un incident

isolé, mais plutôt une tendance qui semble se développer.

Lors de la conférence de presse annonçant la publication du

nouveau règlement proposé sur la protection des passagers,

le ministre a choisi d’exclure les premiers partenaires tou-

chés par cette réglementation, à savoir les transporteurs aé-

riens, et a invité un groupe de défense des consommateurs

sur le podium à ses côtés. Les parties prenantes attendent

d'un ministre qu'il fasse preuve d'une impartialité indéniable

sans chercher l’appui d’un groupe de pression aux dépens

d’un autre.

Espérons que la nouvelle année jettera un voile de sagesse et

de collaboration sur toutes les parties prenantes de l’aviation,

y compris l’organisme de réglementation, car plusieurs ques-

tions extrêmement controversées et très importantes pour

notre industrie sont à l’ordre du jour. En plus de la question

des droits des passagers, qui nécessite beaucoup de clarifica-

tion et de travail pour la rendre viable, la liste inclut égale-

ment la question extrêmement sensible politiquement de la

taxe sur le carbone.

Lors de son témoignage devant le Comité permanent des

transports, de l'infrastructure et des collectivités du

Parlement canadien, le ministre des Transports a fait la dé-

claration très surprenante que personne dans l'industrie du

transport ne peut s’opposer à la taxe sur le carbone. Soit que

le ministre s’est mal exprimé ou qu’il n’a pas lu son courrier

ni les commentaires publics des transporteurs aériens

concernant cette nouvelle taxe qui mettrait sérieusement en

péril notre compétitivité avec les transporteurs américains.

Espérons seulement que la notion de faits alternatifs n’enva-

hisse pas aussi nos débats.

Comme toujours, nous souhaiterions une approche plus col-

laborative pour traiter les nombreuses questions importantes

qui doivent être décidées avant les élections en octobre.

L’ATAC célébrera bientôt son 85

e

anniversaire et c’est la pre-

mière fois que nous avons dû contourner le ministre et le

sous-ministre pour faire entendre nos préoccupations fort va-

lides et trouver des solutions pratiques. Notre industrie a tou-

jours été ouverte au dialogue et c'est ainsi qu'au fil des ans

nous avons réussi à résoudre un si grand nombre de pro-

blèmes complexes aux enjeux considérables. Notre plus

grand souhait pour 2019 est que le régulateur comprenne

pleinement la différence entre informer et consulter, et consi-

dère les transporteurs aériens comme des parties prenantes

dignes du respect et de la considération dont ils bénéficiaient

il y a quelques années à peine. •

Une amélioration nécessaire

des relations avec les intervenants

Par John McKenna

| ATAC |

jmckenna@atac.ca