• Volume 33 Numéro 3
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neurs qui s’élancent avec des idées folles et cherchent à innover.
En 2013, je débute la recherche à temps plein pour trouver un
terrain pour y établir le centre aérorécréatif. Trois ans plus tard,
en 2016, des milliers de kilomètres parcourus à travers la pro-
vince, des dizaines de rencontres avec des municipalités et or-
ganismes, je trouve enfin la perle rare, une ancienne plantation
de sapins de Noël à Saint-Cuthbert.
C’est là que l’opposition débute. On me reproche de ne pas avoir
choisi le bon endroit où m’établir étant dans un emplacement
rural, en bordure de la campagne et de la forêt «en milieu de
villégiature et d’agriculture».
On me dit que j’ai un beau projet, mais que j’ai mal choisi le
lieu où l’implanter.
Si je ne suis pas à la bonne place, où devrais-je installer
l’aérodrome?
Pas en ville. Saint-Hubert et Dorval ne l’ont pas facile avec les
plaintes pour le bruit et le recours collectif contre Montréal-
Trudeau.
Pas proche d’un lac; avec le recours collectif qui a couté près
d’un million de dollars en défense à Bel-Air Aviation, une PME
familiale du Lac-à-la-Tortue, ça semble dangereux.
Pas en campagne; je me rappelle de Neuville et de leurs nom-
breux procès.
Pas en périphérie urbaine; Mascouche est un exemple parmi
d’autres avec un couteux procès également.
Si ce n’est ni en ville, ni à la campagne, ni autour des lacs, ce
n’est pas le lieu le problème, mais plutôt l’activité qui suscite
l’opposition.
Or, tous ces opposants utilisent et apprécient l’apport de l’avia-
tion ce qui fait penser que la cause de l’opposition est davantage
due au syndrome du «pas dans ma cour». Mais est-ce la seule
raison?
En aviation, la majorité du temps, un accident se produit par
une accumulation de petits détails. C’est exactement le même
principe concernant le mouvement d’opposition aux aéro-
dromes. Plusieurs groupes aux intérêts différents travaillent
dans le même sens malgré d’importants paradoxes.
Dernièrement, j’ai lu un article qui parlait de l’opposition à la
construction d’une ligne électrique d’Hydro-Québec chez nos
voisins du Sud. Chose surprenante, des groupes environnemen-
taux s’unissaient à des intérêts gaziers lors de leurs oppositions.
Et, c’est là quelque chose de grave de voir l’enjeu environne-
mental détourné et utilisé à des fins personnelles ou politiques,
et non comme le résultat d’un travail scientifique rigoureux où
l’on expose des faits, tout en les mettant en perspective avec
l’ensemble des défis.
Mais pas besoin d’aller si loin pour voir ce genre de comporte-
ment. La fausse écologie est une démarche douteuse qui gagne
malheureusement en popularité. Les conséquences sont di-
rectes et entraînent généralement une désillusion, une perte de
confiance et de crédibilité, au grand désespoir des vrais mili-
tants écologistes, tout en alimentant le fantasme des conspira-
tionnistes.
Dans le cas de Saint-Cuthbert, lorsque la municipalité a voulu
interdire la construction de l’aérodrome, comme elle n’en
avait pas le droit de le faire, elle s’est tournée vers les tribu-
naux pour faire valoir la protection de l’environnement et
plus particulièrement la protection d’un oiseau menacé. Sauf
qu’après analyses de nos biologistes ainsi que ceux de la mu-
nicipalité, cet argument s’est avéré non fondé. Par contre, le
processus a couté des centaines de milliers de dollars avant
que la municipalité n’abandonne le recours et attaque avec
un nouveau prétexte, cette fois-ci, en invoquant l’absence de
droits commerciaux pour exploiter notre restaurant d’aéro-
drome. Un autre procès tout aussi couteux prenait la relève.
Il est évident que de nombreux opposants, citoyens (recours
collectifs) et gouvernements (utilisation de fonds publics) ont
recours au système judiciaire couteux afin de faire des pres-
sions financières unilatérales. Car même si la justice confirme
presque tout le temps les droits des aérodromes, les frais ju-
diciaires ne sont jamais remboursés, d’où la multiplication
des recours contre les aérodromes, certainement avec la vo-
lonté de trouver un maillon faible.
Mais la ville, ou plutôt les personnes contrôlant la ville, n’ont
pas été les seules à utiliser des prétextes environnementaux. Le
Conseil régional d’environnement de Lanaudière (CREL) a sou-
mis au ministre des Transports une lettre d’opposition signée
par sa directrice générale, Vicky Violette, résidente de Saint-
Cuthbert et amie des opposants à l’aérodrome, utilisant la ré-
putation de l’organisme pour ses fins personnelles. D’ailleurs,
malgré mes nombreuses demandes de rencontre avec le CREL,
ce dernier a toujours refusé de m’accueillir afin d’ouvrir le dia-
logue. Étonnant? Pas vraiment, en absence d’arguments, mieux
vaut éviter les débats.
Ce qui est encore plus surprenant, c’est le MDDELCC
(Environnement Québec) qui a sauté sur l’occasion pour se bat-
tre contre l’aérodrome. Le ministère prétendait défendre la pré-
Manifestation, source: Facebook