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sence de milieux humides sur la piste et a tenté d’induire le juge

en erreur en faisant croire que si la loi sur l’environnement s’ap-

pliquait aux aérodromes, un permis était nécessaire pour la

construction d’un ponceau sur la piste. Or, il n’y a aucun milieu

humide sur notre piste et de plus, lorsqu’on lit la Loi sur la qua-

lité de l’environnement, aucun permis n’est nécessaire pour

l’installation de ponceaux. Ce n’est qu’un exemple parmi tant

d'autres, certains plus subtils que d’autres. Ce même ministère

est d’ailleurs en guerre contre l’aérodrome de Mascouche.

Mais quel serait l’avantage pour ce ministère d’obtenir un

jugement contre un aérodrome?

C’est simple, c’est le même système légal qui encadre les aéro-

dromes, les ports maritimes, les pipelines, les télécommunica-

tions, les banques, etc. C’est une compétence exclusivement

fédérale (seul le gouvernement fédéral a le dernier mot). Si un

jugement (jurisprudence) venait reconnaitre des droits supplé-

mentaires au Québec en aviation, cela serait également le cas

pour ces autres domaines. Ça donnerait plus de pouvoir et plus

de leviers au Québec. Certains réfléchiront certainement au fi-

nancement politique, aux enjeux de pouvoir, au populisme, mais

dans le cas des aérodromes, le vrai problème n’est pas tant l’ob-

jectif du Québec, mais plutôt les moyens utilisés par ce dernier

afin d’arriver à cet objectif. Dans sa lutte de pouvoir avec le

Canada, le Québec n’hésite pas à s’attaquer et à sacrifier des

OBNL, des PME, des familles, bref, à nous sacrifier. Est-ce sim-

plement un dommage collatéral pour le Québec? Ce n’est pas

surprenant de voir des députés comme André Villeneuve du

Parti Québécois mentir devant l’Assemblée nationale et faire vo-

ter des motions unanimes contre l’aérodrome. Tout le monde y

trouve son compte, et les dernières motions sur l’autodétermi-

nation du Québec ne font que confirmer cette volonté du

Québec. Les aérodromes de Neuville et de Mascouche ont éga-

lement eu le droit à des motions unanimes contre leurs implan-

tations.

En sachant ça, il n’y a aucune surprise à voir la Commission de

protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) s’attaquer

aux aérodromes. Mirabel Hélicoptère avait d’ailleurs entrepris

un recours contre la CPTAQ qui abusait de son pouvoir contre

leur entreprise. Dans notre cas, j’ai également dû me présenter

à une audition devant la CPTAQ qui me reprochait d’avoir des

tables de pique-nique en bord de piste et voulait que je les en-

lève. La liste des aérodromes ayant affaire avec la CPTAQ est

longue, avec Neuville, Belœil, Saint-André-Avellin, Lévis, Saint-

Antoine-sur-Richelieu, pour n’en citer que quelques-uns.

Si l'on récapitule les enjeux de développement et de pérennité

des aérodromes au Québec, deux points ressortent. Il y a pre-

mièrement le syndrome du «pas dans ma cour», qui devrait

s’accompagner d’un débat de société (car ce syndrome est ré-

pandu dans toutes les sphères et tous les domaines de notre

société) et d’autre part le conflit Québec-Canada. Pourquoi je

dis conflit Québec-Canada, simplement par ce qu’en observant

les autres provinces, on s’aperçoit que ce conflit n’existe pas ail-

leurs. L’utilisation du fonds de défense pour le droit de voler, de

la COPA, en est un autre indicateur avec presque toutes ses

aides au Québec. Quand le populisme vient remplacer l’analyse

critique, il n’y a pas à être surpris d’avoir à vivre avec de tels

enjeux.

• Volume 33 Numéro 3

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